L'artiste Odile Artéon à la Crypte Sainte Eugènie



Très jeune, Odile Artéon est attirée par la peinture et elle démontre, dès l’adolescence, d’énormes dispositions. Son travail, d’abord académique, s’éloigne peu à peu des sujets classiques ou primitifs, particulièrement à la faveur de ses voyages, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et cet affranchissement ira jusqu’à la rupture. La mutation est alors complète et Odile, artiste indomptable, transgresse toutes les règles et rejette en bloc un passé qui ne lui convenait pas ; depuis, cette créatrice iconoclaste a pris ses distances avec le système. Pour remettre en question les valeurs traditionnelles et répondre à son souci de réconcilier l’abstraction et la figuration, elle a commencé par poser ses crayons, ses toiles, ses couleurs et ses pinceaux et elle n’utilise désormais pour peindre que ses doigts, son alchimie et sa sensibilité à fleur de peau.
Son art, indissociable de sa propre histoire accidentée, est une sorte de récit fantasmatique et autobiographique. Il fait état de ses connaissances mais il exprime aussi ses interrogations et, bien qu’elle s’en défende, ses aspirations secrètes, ses angoisses profondes, tout ce qui trouble son coeur.
Odile imagine des surfaces colorées dont le rayonnement enveloppe l’espace d’un halo de lumière pour nous rappeler que le Soleil règne sur l’ordre cosmique. Elle pose sur le métal ce qui se manifeste mentalement chez elle et que le spectateur voit avec ses sens : des disques et des disques, tous incandescents !
Car le Soleil a joué un rôle considérable dans sa vie ; elle en a pris plein les yeux, plein la peau, plein le cœur et un scotome scintillant est gravé à jamais dans sa mémoire rétinienne. Odile a entrepris de canoniser le Roi-Soleil qui fut, avec sa suite, son locataire à la Maison de l’Infante. Depuis, elle le regarde avec fascination, elle l’adore et, quoi de plus naturel, elle l’honore…
Alliant la rigueur des formes simples à la richesse de ses matériaux -l’or et l’argent - elle propose une fusion entre calligraphie et géométrie. Son écriture cursive, qui rappelle la noblesse du temps médiéval, exprime plus une intention plastique qu’une idée et elle reste plus symbolique que chargée de message. Elle joue non pas avec les mots mais avec le visuel des mots et l’or lui sert de somptueux décor. Ses œuvres forcent le respect et invitent à la contemplation, à la méditation ou à l’apprentissage spirituel, en reflétant la splendide harmonie du cosmos.

Prenez votre temps devant chaque œuvre, mobilisez votre intuition, interrogez-la, après quelques échanges un autre sens vous affleurera. Odile ne travaille pas sur le visible mais sur l’au-delà, « l’Esprit Vivant »…

Paul AZOULAY



La magnifique Crypte Sainte Eugènie
et les oeuvres des artistes
Odile Artéon et Valérie Bornand



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